Jérôme de Castries, une affinité pour l'aventure

À 26 ans, Jérôme de Castries a déjà une vie bien remplie. De la banque d'affaires à la brousse de Tanzanie en passant par Google et le MIT, le jeune homme de bonne famille a multiplié les expériences professionnelles et humanitaires avant de créer la branche française d'Afiniti.
Jérôme de Castries, Directeur général France d'Afiniti.
Jérôme de Castries, Directeur général France d'Afiniti. (Crédits : Afinity)

« Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années » : cette maxime du Cid de Corneille pourrait avoir été écrite pour Jérôme de Castries (prononcer "Castres"). Bien né, il l'est sans conteste : son père n'est autre qu'Henri de Castries, ex-Pdg d'Axa, issu de la vieille noblesse française. Avant de devenir, à 25 ans, directeur général de la filiale française d'Afiniti, qui a mis au point un logiciel d'intelligence artificielle pour prédire les comportements interpersonnels, le benjamin d'une fratrie de trois a suivi un cursus scolaire et universitaire à la fois classique et original. Après un bac économique et social (ES) décroché haut la main, il hésite entre l'appel de l'étranger et les classes préparatoires.

« Je voulais entrer à la London School of Economics, mais je n'ai pas réussi. J'ai donc fait une prépa au lycée jésuite Saint-Louis-de-Gonzague-Franklin, car j'étais passionné d'économie. »

Il intègre ensuite HEC, tout en préparant en parallèle une licence d'histoire à la Sorbonne, une discipline qui l'a toujours fasciné. Il part ensuite pour l'université Bocconi de Milan étudier la finance pendant six mois. Avant de finir son cursus à HEC, le jeune homme veut se colleter avec le réel et va travailler à la banque d'affaires Morgan Stanley.

Ranger en Tanzanie

« C'était l'époque de l'IPO [introduction en Bourse, ndlr] d'Alibaba, et je me suis dit que j'étais en train de rater quelque chose », évoque Jérôme de Castries, qui plonge alors dans le monde de la tech et passe chez Google, où il fait du conseil en stratégie digitale pour des clients du commerce de détail.

À l'été 2015, le jeune homme pressé décide de prendre du temps pour réfléchir à ce qu'il a vraiment envie de faire. Fan de photo, il commence par un séjour de deux mois en Amérique du Sud, puis se rend en Tanzanie où il devient ranger (garde) dans des réserves animalières.

« Ce sont des zones immenses dont une partie est encore vierge de toute trace humaine. Pour les faire découvrir dans le cadre de safaris, il faut d'abord les cartographier », précise l'aventurier surdiplômé.

Armé d'une machette, d'une boussole et d'un appareil photo, le voilà parti dans la brousse avec un autre guide français et des traqueurs masai. « Le plus grand danger, outre les braconniers, restent les animaux : hippopotames, serpents et éléphants, qui ont tendance à charger dès qu'ils voient un humain », raconte-t-il.

Il fait également du bénévolat pour l'association Hakuna Matata Foundation, qui développe des projets d'agriculture solidaire.

C'est en janvier 2016 qu'il rencontre via une relation commune Zia Chishti, entrepreneur et fondateur d'Afiniti, qui lui propose de créer la filiale française de sa société. Le futur DG accepte, mais pose une condition : finir ses études. Le jeune homme passe six mois à lancer l'activité en France, puis s'envole en septembre pour Boston et le MIT, « une institution fabuleuse, où j'ai pu rencontrer Bill Aulet, le "gourou" de l'entrepreneuriat ». Il gère le lancement d'Afiniti France depuis Boston, secondé à Paris par Nicolas Gallot, rencontré chez Morgan Stanley. « Nous optimisons les relations humaines dans un contexte d'entreprise, avec une première application dans les centres d'appels », décrit Jérôme de Castries.

Au lieu d'allouer les appels de manière aléatoire à un téléopérateur, le logiciel d'IA étudie l'historique du client et le compare avec celui des appels traités par le téléconseiller.

Un pied dans l'humanitaire

« Nous sommes capables de déterminer quel conseiller aura le plus de chances d'avoir la meilleure interaction avec ce client », explique le diplômé du MIT, qui estime qu'Afiniti réconcilie la technologie et l'humain sans les opposer.

« Notre IA n'est pas là pour remplacer les humains, mais pour améliorer l'expérience client », ajoute le jeune dirigeant, pour qui l'atout majeur de sa société est d'être capable de mesurer avec précision la performance de son service.

Sur une demi-heure, Afiniti route les appels de manière infinitaire pendant vingt-cinq minutes, et durant les cinq minutes restantes, elle reproduit les opérations que réalise habituellement son client. Un benchmark qui permet de mesurer les résultats de la méthode Afiniti. « Nous nous rémunérons uniquement à la performance. Si nous ne générons pas de vente, nous ne sommes pas payés », affirme Jérôme de Castries.

En plus de son activité professionnelle, il s'attache à consacrer une partie de son temps à des associations qui s'occupent de l'intégration des réfugiés. Business et humanitaire : un duo gagnant pour le jeune homme, qui s'inscrit ainsi dans la tradition familiale.

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Mini bio


Avril 1992
Naissance à Paris.

2010Bac ES mention bien.

2010-2012Classes préparatoires au lycée Saint-Louis-de-Gonzague-Franklin (Paris).

2012Entre à HEC.

2013Licence d'histoire à la Sorbonne Paris-IV (mention bien).

2013-2014Étudie la finance à l'université Bocconi de Milan.

Juillet à décembre 2014Analyste chez Morgan Stanley.

Janvier à juillet 2015Business associate chez Google France.

Septembre à novembre 2015Ranger en Tanzanie.

Janvier 2016Directeur général France d'Afiniti.

Septembre 2016 à mai 2017Master of sciences au MIT et diplômé d'HEC.

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Commentaires 22
à écrit le 04/03/2018 à 14:57
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Je suis un fils à papa qui se fait payer une bio sur la tribune ... Qui suis je ?

à écrit le 03/03/2018 à 12:56
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Montrez nous plutôt un individu AUTODIDACTE , pas fils à papa, devenu milliardaire à 35 ans en France... A part Niel , j'ai beau cherché mais je ne vois pas ...

à écrit le 03/03/2018 à 10:35
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Apres deux stages de 6 mois, et des vacances photos, on lui finance une bio dans laquelle il n'a rien a dire.. je rencontre tous les jours des personnes bien plus passionantes avec des carrieres bien plus incroyables.. Merci a la tribune pour la qua...

à écrit le 02/03/2018 à 14:08
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http://www.legorafi.fr/2018/03/01/quand-on-veut-on-peut-par-ce-type-qui-a-herite-de-lentreprise-familiale/

à écrit le 02/03/2018 à 10:45
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Ca finit par laisser des traces sur le parquet.

à écrit le 02/03/2018 à 8:51
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Waouh, so amazing, merci la Tribune de nous avoir fait découvrir ce futur prix nobel d'économie, que dis-je, même prix nobel de la paix. Pour la Tribune = prix Nobel de la soumission à l'argent. Si certains osaient encore penser que la presse est i...

à écrit le 01/03/2018 à 20:03
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Bac ES... waouh... Ce qui prouve que le retse du cursus est accessible à qui possède l'argent pour se le payer. ça relativise les filières d'"excellence" ! XD

à écrit le 01/03/2018 à 19:32
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Article indigne de la Tribune. C'était pour gratter un chèque pour boucler le budget de 2018 ? Pourquoi pas un article sur un entrepreneur qui n'a pas réussi autrement que parce qu'il vient d'une "grande" famille ? Il y a quelques années, vous auriez...

à écrit le 01/03/2018 à 18:47
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Une famille qui tient le haut du pavé depuis Louis XIV. Un bel exemple d'ascension républicaine par le travail et l'effort! Plus sérieusement, La Tribune ne pourrait-elle pas valoriser des jeunes entrepreneurs issus des classes moyennes ou pop...

à écrit le 01/03/2018 à 18:30
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Franchement, c'est du foutage de gueule, ce sujet sur un jeune premier. On attend en vain ce qui mérite un tel article avec photo à l'appui.

à écrit le 01/03/2018 à 17:57
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Article sans aucun intérêt, si ce n'est de prouver que la reproduction sociale fonctionne toujours et que "l'aventure" est toujours beaucoup plus facile quand on est blindé. Quant à l'humanitaire, il aurait pu commencer à en faire en bas de chez ...

à écrit le 01/03/2018 à 14:44
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On s'en fout!!! - non mais serieusement, vous n'avez pas honte?

à écrit le 01/03/2018 à 13:16
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Et où est le problème ? Il vend un concept simple l'appariement des vendeurs spécialisés sur des produits et les clients avec des historiques. Sur de se faire payer à la com....

à écrit le 01/03/2018 à 12:47
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Sûr que le journalisme, qui va si bien, va pouvoir grandir avec des sujets aussi important que faire la publicité des fils à papa. Nan, je me moque. Plus sérieusement, vous comptez faire le panégyrique de tous les entrepreneurs jeunes et moins jeu...

à écrit le 01/03/2018 à 11:28
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Voici un article engagé qui montre bien que notre système est basé sur une réelle méritocratie !😀 Merci La Tribune pour ce journalisme de haut niveau!

à écrit le 01/03/2018 à 10:20
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Il est «  aidé » ce jeune Si les portes s’ouvrent devant lui , c’est qu’il est soutenu autour de lui par des personnes d’inffluence qu’ils lui mettent pas des batons dans les «  roues » Pourquoi ? Car «  il affirme que l’IA ne va pas remplacer l’h...

à écrit le 01/03/2018 à 10:07
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Quel jeune homme brillant :) ! Et quel journalisme de combat, de première ligne même dirai-je !

le 01/03/2018 à 11:25
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Vous avez lu ou qu’il a le prix Pulitzer ? Prix de journalisme Américain... Vous sous entendez quoi ? Que la selection artificielle en France , ce sont les Américains » qui le commanditent ? Ce sont les Américains qui inffluencent les parcour...

le 01/03/2018 à 15:28
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+1:c'est un destin qui fait rever!Ces gens sont la crème de la nation,l'excellence qui nous fait honneur.

le 01/03/2018 à 17:01
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😂 Rêver de crème c’est votre droit Mais la «  liberté d’exister » c’est le droit tous humains sur terre. Bloquer cette liberté s’appelle crime contre l’humanité.

à écrit le 01/03/2018 à 8:41
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On est loin du concept révolutionnaire là hein. "Business et humanitaire : un duo gagnant pour le jeune homme, qui s'inscrit ainsi dans la tradition familiale" Réservés en générale aux femmes des possédants que l'on voit créer des association...

le 01/03/2018 à 12:50
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Bien dit!

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